Le RALLY DES PHARAONS sur les pistes d'Egypte
 
 

AVANT DEPART

Ca y est, je me suis décidé et finalement je suis inscrit au Rallye des Pharaons !!!

J’ai acheté mon quad à Miami, c’est un Yamaha 700 Raptor de 2009.

Il est arrivé en caisse à St Martin début avril et la préparation a pu commencer. L’équipement est le même que pour l’édition 2007 de la Transafricaine.

La préparation du bonhomme (cardio, étirements et musculation) s’est faite à la salle Form Fitness de St Barth.

En juillet, le quad enfin prêt, a pu être présenté à St Barth avant d’être expédié en métropole.

Grosse galère à ce moment-là lorsque les policiers de la partie hollandaise ont demandé la présence des propriétaires des quads avec les cartes grises originales alors que j’étais en vacances dans les Alpes avec tous les papiers. Mais, heureusement les choses se sont arrangées et les engins sont partis.
Jean-Charles PUJOL, un concurrent des îles du nord en buggy, a récupéré les 4 quads au port Marseille après une traversée de l'Atlantique. Il les a ensuite fait voyager par un transporteur routier jusqu'à Gênes. Ils partiront pour le Caire avec tous les véhicules du rallye.
L'organisateur nous a confirmé qu'on disposerait une borne WI FI à chaque bivouac, ce qui permettra de communiquer avec la famille, les  amis et les sponsors. J'en profiterai aussi pour donner des  
nouvelles et envoyer des photos au Journal de St Barth. Le site «  www .thamas.fr » sera normalement alimenté par des vidéos de l'épreuve.
Sur le site du rallye, on m'avait  attribué  le numéro 51, comme la célèbre boisson !!! J’envisageais déjà des logos originaux pour ce numéro spécial lorsque j’ai appris qu’il ne s’agissait que d’un numéro de dossier. Mon numéro de course sera finalement le 207.

Le départ approche et il va falloir maintenant préparer le sac avec les fringues de courses, les habits de rechange, la trousse de toilette et celle de secours, l’appareil photo et le caméscope, les barres énergétiques, l’ordinateur portable, etc … Difficile de penser à tout et je vais certainement en oublier !!!

Je rejoins mes collègues quadeurs mercredi 30 septembre à St Martin pour prendre l’avion destination Le Caire via Paris où nous devrions récupérer nos licences à la dernière minute.

Le 4 octobre, les choses sérieuses vont commencer !!!

 

ARRIVEE EN EGYPTE

 

A Paris, nous retrouvons l’ensemble des participants des îles du nord, sauf Jean-Charles PUJOL qui est déjà au Caire. Retrouvailles aussi avec d’anciens concurrents de la Tansafricaine 2007.

Après une escale de 5 heures et 4 heures de vol, nous arrivons enfin e n Egypte. Le trajet de nuit jusqu’à l’hôtel est folklorique sur des 2 x 4 voies (autoroute?) où les voitures et camions surchargés roulent pour beaucoup sans éclairage et très vite. On y croise aussi des ânes et leurs carrioles !!!

Demain, samedi est un jour off en Egypte. On ne devrait donc pas pouvoir récupérer les quads. On en profitera pour se reposer et visiter les environs (probablement les pyramides).

Le lendemain, après une bonne nuit de sommeil (jusqu’à 13 heures pour Sylvain), nous partons voir les pyramides à dos de dromadaire. A peine arrivés sur le site, notre guide s’engueule avec un policier et ils en viennent aux mains. Welcome in Egypte !!!

De retour à l’hôtel, surprise : les quads sont déjà livrés.

Nous sympathisons avec Ihab FAKHER. Ce jeune égyptien unijambiste ( il n’a même pas de prothèse) et son team nous prêtent gentiment l’outillage pour fabriquer la protection obligatoire de la couronne et du disque arrière.

Au programme de demain, les vérifications techniques et administratives ainsi que la fin de préparation des quads.

ETAPE 1

 

Aujourd’hui, on doit parcourir 410 km du Caire jusqu’à Baharija. Je parcours la liaison jusqu’à la ligne de départ en compagnie de l’ami Ihab FAKHER. Ce local roule dans la circulation anarchique avec une aisance incroyable. J’apprendrai à l’arrivée qu’il s’est fracturé le poignet lors d’une chute. Il est malheureusement contraint à l’abandon.

Le départ se fait au pied des pyramides. Daniele COTTO, le patron du rallye donne le départ et me renouvelle ses conseils, c'est-à-dire rouler tranquille car il serait dommage de casser dès le premier jour. Je ne l’écoute qu’à moitié. Je me rends compte que je viens de doubler tous les quadeurs après le CP1 jusqu’à ce qu’une ornière me fasse passer par-dessus le quad. Et là, je comprends ce que Daniele voulait dire !!! Après un joli tonneau, je me relève rapidement, soulagé de ne pas être blessé et constate que le quad n’a pas trop de mal, hormis la partie haute du carénage qui est cassée. Du coup, mon numéro de course n’apparaît plus et les commissaires sont obligés de me demander mon numéro à chaque contrôle. Je continue sur un bon rythme, ce qui me permet de terminer cette première journée à la 2 ème place du classement quad.

Photos de PHARAONS 2009 - Cristiano Barni
 
 

ETAPE 2

La 2 ème étape nous amène de Baharija à Dakhla pour un total de 433 km. Après avoir réparé le carénage cassé lors du tonneau, je pars prudemment. Je me sens à l’aise mais reste concentré. Certaines parties sont très roulantes et mettent à rude épreuve nos petits engins à quatre roues. Nous sommes en effet à fond dans ces zones alors que les motos et voitures nous dépassent avec parfois 60 km/h de plus. Je finis 3 ème de cette étape.

Le masseur de l’organisation étant libre, je m’engouffre dans la tente en pensant passer un pur moment de détente. Avec ses grandes mains, il me malaxe dans tous les sens. Après 20 minutes à entendre « décontracte » et à répondre « j’ai mal », je sors épuisé. Au moins, je dormirai bien cette nuit.


 

ETAPE 3

Au programme du jour, d’immenses étendues de sables d’où le surnom du coin de « Grande mer de sable ». Cette étape de 356 km est magnifique et très roulante. Je termine cette étape à la 1 ère place et prends du coup la tête du classement général quad.

Jusqu’à présent tout se passe donc super bien. Je me sens en pleine forme, certainement grâce à une bonne préparation physique. Je m’organise au mieux une fois rentré au bivouac : plein d’essence, soufflage du filtre à air, vérifications des serrages et des niveaux, etc. Puis il faut récupérer le sac de rations, les boissons et le road book pour le lendemain. Ensuite petite douche, dîner convivial avec tous les concurrents et l’organisation. Je décide de dormir chaque nuit sous la tente du bivouac, ça m’évite d’avoir à sortir la mienne et à la ranger le matin. Ca me permet aussi d’être à l’heure à chaque départ pour ne pas prendre de pénalités, comme ça m’arrivait très souvent sur la Transafricaine Classic en 2007 !!!

 

ETAPE 4

Quatrième étape maudite. Alors que tout se passait pour le mieux : je suis en forme, mes principaux adversaires sont en ligne de mire, bref je suis confiant et optimiste pour cette étape, c’est la cata !!! Mon embrayage se met à patiner. Une réparation de fortune me permet de parcourir une dizaine de kilomètres, puis rend définitivement l’âme au milieu de nulle part.

Il est 10 heures. Lilian, puis Sylvain, qui roulaient derrière, me donnent de l’eau et des rations de survie, avant de repartir. J’appelle le PC course avec l’iritrack (sorte de balise/ téléphone satellitaire) pour signaler mon problème. Il me demande d’être patient en attendant le camion balai qui passera me récupérer. Je suis quasiment sur la piste pour être certain qu’il me repère.

Vers 11h30, j’apprends par les médecins qui passent en 4x4, que le camion balai ne se présentera que dans 5 ou 6 heures car de nombreuses voitures et motos sont restées plantées dans les dunes. Ca fait 1h30 que j’attends et il n’y a rien à faire. L’idée que ça va durer beaucoup plus longtemps ne n’enchante pas. Alors j’essaie de prendre le bon côté des choses en me disant que je ne suis pas blessé et que je vais pouvoir me reposer. Je prends quelques photos. Les quelques véhicules qui passent me rappellent que je ne suis pas seul dans ce désert.

Parfois, je passe plus d’ ½ heure sans voir âme qui vive. Ce qui est un rêve dans notre vie civilisée peut devenir angoissant dans ces conditions.

Vers midi, j’aperçois les 3 Toyota des équipages Saint-Martinois. Vincent et son copilote me ravitaillent en barres énergétiques. J’en profite pour lui demander de rassurer ma famille dès qu’il arrive au bivouac car elle risque s’inquiéter en me voyant hors course.

Depuis le passage des Saint-Martinois, les 4x4 se suivent avec moins de distance. Je les regarde passer comme on regarde un tour de France à la télé. Du coup, le temps passe plus vite.

Le PC course m’avait demandé de patienter à l’ombre, mais à cette heure ci, il n’y a pas d’ombre !!!. Je me protège avec un T-shirt sur la tête et contemple ce magnifique paysage.

Vers 13 heures, le vent se lève. Il atténue cette sensation de chaleur. Le dernier véhicule est passé il y a plus d’1/2 heure. Toujours pour tuer le temps, je reprends l’appareil photo et le caméscope. Je fais quelques pas pour me dégourdir les jambes et je bois régulièrement, puis m’endors en espérant que le camion balai arrive avant la nuit.

14h30. Je me réveille en sursaut, croyant entendre un véhicule ou un hélico. Ce n’est que le vent qui souffle de plus en plus fort.

Vers 15 heures, le copilote d’un 4x4 me confirme que le camion balai sort du sable 3 voitures. Il estime l’attente à 2 ou 3 heures.

16h30, je suis à l’ombre du quad, qui me protège également du vent. Du coup, je commence à avoir froid. Je fais le point sur mon matériel de sécurité pour être certain de pouvoir le faire fonctionner de nuit au cas où. Je n’ai plus de nouvelles du camion balai. Je suis surpris de l’absence de vie humaine ici. Au Maroc, j’étais habitué à voir débouler une ribambelle de gamins de tribus nomade à chaque arrêt même au milieu de nulle part

17 heures. Après 7 heures d’attente, le moral est au « top « car PONPON (aussi surnommé ZZ TOP à cause de sa légendaire barbe et que j’ai connu sur la Transafricaine 2007) m’apprend que le camion balai le suit de près. Je range mon matériel et m’habille pour être prêt à « sauter » dans le camion.

A 17h30, je me retrouve dans le coffre d’un LAND ROVER qui tracte le quad. Ce LAND ROVER est lui-même porté par le camion balai. Le pilote a l’air pressé car il envoie du gaz. A chaque saut j’ai peur de retrouver mon quad les 4 « fers » en l’air. D’ailleurs le camion file à une telle vitesse en hors piste qu’il fait chavirer le quad à 2 reprises, en perdant la balise de détresse. Pour corser le tout, le pneu arrière droit du camion crève à moins de 2 kilomètres de la route goudronnée. La guigne continue car on se rend compte que la 2 ème roue arrière est aussi crevée.

Après 8 heures de route, on arrive tant bien que mal au bivouac à 1h30 du matin lessivés, fatigués. Direction le sac de couchage, demain il fera jour !!!

 

ETAPE 5

382 km séparent Baharija de Sitra.
Au petit matin, Lilian me réveille. Sympas, Vincent qui est mécanicien de métier et son copilote me changent les disques d’embrayage. Malheureusement, après seulement quelques kilomètres, sans même avoir pu rejoindre la ligne de départ, l’embrayage recommence à déconner et je suis contraint de rester à Baharija. Le bivouac est déjà levé, je prends donc un hôtel à la sortie de la ville en attendant le retour de la caravane car l’arrivée du lendemain est prévue dans ce même village. Le directeur de l’hôtel me prête gentiment son ordinateur (visiblement des années 90 !!). Je suis dégoûté de ne pas avoir pris le départ et je ne peux rien faire car les pièces de rechanges sont dans le camion d’assistance. J’en profite pour prendre une vraie douche et dormir dans un vrai lit en espérant que demain me sourira enfin.

 

 

DERNIERE ETAPE

Cette dernière étape de 400 km nous conduit de Baharija jusqu’aux pieds des pyramides du Caire.

L’organisateur nous a appris la veille que 3 personnes d’un véhicule d’assistance sont gravement blessées. Malheureusement, l’un des passagers succombera.

Christian, l’assistant d’Hugues Pneus, tente une dernière réparation sur mon embrayage. Il me garantit que la réparation tiendra jusqu’à l’arrivée si je ne sollicite pas trop la mécanique. Je pars prudemment après les derniers motards tout en sachant que je suis d’ores et déjà hors course. Sur mon chemin, je rattrape Karl et fais une bonne partie du trajet avec lui et 2 motards égyptiens. Après le CP1, je suis obligé de m’arrêter pour desserrer le câble d’embrayage car il recommence à patiner. Je ne pense qu’à une chose : arriver jusqu’au podium. Alors je roule tranquillement. Je profite de ce rythme quasi touristique pour prendre quelques clichés et pour filmer. Après un 2 ème arrêt resserrage de câble et un « jardinage » dans une zone de travaux, j’atteins enfin le bitume de liaison. Fin officielle de la course. Au bout de 50 km de route goudronnée, je m’arrête avec Karl dans une station service d’une modernité qui contraste avec ce qu’on a vécu lors de cette semaine de course. Après avoir fait le plein des engins et des panses, on repart vers le podium d’arrivée. Grand moment d’émotion, même si la déception d’être disqualifié pour casse me gâche un peu la fête. J’embrasse Christian qui a permis à mon embrayage de tenir jusqu’à l’arrivée. J’ai donc pu revenir au Caire sur mon quad.

 

JOURNEE DE REMISE DES PRIX

Après une bonne nuit de sommeil, nous décidons de visiter Le Caire. On négocie un taxi pour 5 personnes (les 4 quadeurs + Pierre un motard avec qui nous avons sympathisé dès le 1 er jour de course) et partons au Musée puis allons déjeuner sur les rives du Nil.

A notre retour à l’hôtel du rallye, nous assistons à la remise des prix. Cyril DESPRES, le vainqueur toutes catégories, signe sympathiquement un autographe pour mon fils et se prête amicalement à la photo. Notre ami Pierre reçoit, à sa grande surprise, le prix du premier privé à moto. Ponpon, quant à lui se voit remettre le prix de l’équipage le plus sympathique.

 

RETOUR AUX ANTILLES

Après une très courte nuit de sommeil, réveil à 2 heures du matin pour prendre l’avion qui nous emmènera du Caire jusqu’à Paris.

On repartira le surlendemain pour un trajet Paris-Saint-Martin. J’en profite pour faire un dernier point sur les photos et vidéos du rallye.

Arrivé à Saint-Martin, je récupère un nouveau joujou qui prendra peut-être un jour le départ d’un raid. C’est un side-car cross acheté cet été. J’ai la soirée pour monter les roues, la fourche puis commencer à démonter le moteur d’un quad qui sera greffé sur le side-car.

Il me faut enfin prendre un dernier avion pour arriver à Saint-Barth et retrouver famille, amis et partenaires qui m’ont aidé à vivre cette merveilleuse aventure.

Je tiens à remercier les partenaires sans qui cette aventure n’aurait pas été possible : (dans l’ordre alphabétique) A.D.E., ALU ROLLER, ALUVER, Ange ELIAZORD (www.watdeneuf.fr), A.V.M., BNP Paribas Guadeloupe, BOIS-INOX, CARAIBES ELECTRONIC, C.C.D., CLIMATECH 87, CONCEPT, DESIGN WORKSHOP, D.S.M., ELAN VOYAGES, Fernando GOMEZ, FORM FITNESS, Gonzague DELVAS, LE JOURNAL DE SAINT-BARTH, MATYS, METAL CONCEPT, MONSTER GARAGE, PATI De St-Barth, PEPINIERE LES LATANIERS, RADIO St-Barth, R.M.P. CARAIBES, S.C.E., Saint-Barth ELECTRICITE (Thierry PASQUIER), SERIKA PLACONATO, SM COMPANY, SERTE, Thierry BARRERE, TOP SERVICES.

 
A la question récurrente : « Alors, tu repars où et quand ? », je ne sais aujourd’hui répondre mais il est certain que l’envie est là. Affaire à suivre !!!
 

 

 

Le dimanche 17 mai, un entrainement particulier était organisé sur le terrain de Bellevue à Saint-Martin. Il s’agissait d’une mini compétition avait des pilotes locaux et d’autres venus de Martinique. Sur les 3 manches de 15 minutes + un tour, Jean-Christophe s’est classé respectivement 3ème, 2ème et 3ème en final. Son fils Sam a participé à sa première compétition en PIT BIKE et s’est bien comporté, même s’il n’a pas été classé.
 
Journée Side, Quad et Moto avec le cousin (Photos d'Amélie)
 
     
MX DAYS Novembre 2010
Sam en action
Les THAMAS en side car cross
Démontrastion de freestyle